Dans les coulisses de Velo de Ville
- Rédaction

- 16 oct.
- 3 min de lecture
Velo de Ville, positionné sur le « Custom Made », produit environ 350 vélos par jour dans son usine d’Altenberge (Allemagne). Reportage au sein de l’entreprise familiale au cœur de la Rhénanie.

Située à une vingtaine de kilomètres de Münster, considérée comme la ville du vélo en Allemagne, avec 400 000 vélos en circulation, Altenberge abrite l’un des fleurons de l’industrie du cycle de la région, Velo de Ville, fondé il y a près de soixante ans par Albert Thiemann, le père de l’actuel DG. Succédant à sa mère Edith Beglet-Thiemann, Alain Thiemann a rejoint la direction de l’entreprise en 2020, où il s’appuie sur son frère Völker et son neveu Moritz.
Production robotisée
Le maître-mot chez Velo de Ville, c’est la personnalisation. L’entreprise a lancé son concept « custom made » en 1998 : « Chaque vélo produit est un vélo custom made, c’est ça, la magie de Velo de Ville. Aucune autre société de vélo ne produit sur demande comme nous, nous sommes des pionniers. Nous avons la chance d’avoir une équipe très concernée par nos produits », assure Alain Thiemann. Les locaux sont installés dans un bâtiment de 15 000m2, dont 8 500m2 consacrés à la production, assurée par 220 salariés sur un total de 350 collaborateurs : « Lors de mon arrivée à la tête de la société en 2020, il n’y avait qu’une seule personne au marketing contre dix collaborateurs aujourd’hui. Nous nous appuyons beaucoup sur le storytelling, c’est-à-dire raconter qui nous sommes et ce que nous faisons, en toute transparence ». La capacité de production, de 350 vélos en moyenne, peut monter à 500 unités dans les périodes fastes : « En Allemagne, nous sommes la marque de vélo qui emploie le plus grand nombre de personnes en situation de handicap (12% du total). C’est magnifique d’intégrer ces forces vives dans nos effectifs », se félicite Alain Thiemann.
A Altenberge, la production, en partie robotisée, est minutée et contrôlée au peigne fin : « Dans une situation où tous les vélos sont tous différents, nous mettons un point d’honneur à avoir un suivi le plus pointilleux possible. A chaque poste de la ligne de production, nous avons toujours une validation », précise le directeur marketing Christof Reitemeier.
Vers une fabrication 100% européenne ?

Passé la première étape de nettoyage des cadres, arrivés de Chine, le parcours se découpe en différentes étapes et consignes à respecter pour mettre en carton un vélo, prêt à être expédié. Durée des opérations : entre 6 et 8 heures en moyenne : « L’atelier peinture, la mise en place d’autocollants, l’installation des freins, du câble, des roues, du cintre, de la fourche sont des passages obligés et essentiels avant la chaîne finale. Après avoir passé une dernière étape de réglage, le vélo est emballé et encartonné », détaille Christof Reitemeier. Dès la validation de son vélo, le client reçoit son modèle unique 2 à 4 semaines plus tard. Lauréate du trophée « Design & Innovation Award 2025 » pour le vélo cargo Loady, commercialisé l’été dernier, l’entreprise propose dans son catalogue 16 modèles en 32 coloris de peinture poudre (16 mats et 16 brillants).

Les défis à venir : l’instauration d’un Puck by Light System, pour faciliter la fiche de configuration du vélo, ou encore une production 100% européenne « dans les années à venir ». VDV vend chaque année entre 50 et 70 000 vélos. La part du VAE est passée de 45 à 92% en huit ans. « L’ADN de Velo de Ville est plus européen qu’allemand. Certes, aujourd’hui, l’Allemagne représente entre 60 et 65% de nos volumes de vente, mais nous voyons bien que le marché français est en forte croissance, comme celui du Benelux. Sans oublier la Pologne et l’Europe du Sud où la marque progresse également ». Alain Thiemann ne cache pas ses ambitions dans l’Hexagone, où un poste de directeur marketing a été créé l'année dernière : « Le nombre de visites sur le site web en France a déjà triplé. Sur le plan commercial, nous comptons près de 200 revendeurs à l’heure actuelle, un chiffre en croissance sensible. Notre constat, c’est que plus les magasins seront formés au custom made, plus le discours sera fort et nous pourrons en tirer des conclusions positif », conclut-il. // TL



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