Amélie Montoriol, Ecologic : « La réparation est un axe fort de notre mission »

L’éco-organisme, spécialiste du sport et de la mobilité, poursuit le déploiement de son dispositif de réparation des vélos et VAE, en concertation avec les professionnels de la filière. Fonds de réparation, Bonus Répar, Batribox : le point avec Amélie Montoriol, directrice de la filière articles de sport et loisirs (ASL) chez Ecologic.

Depuis le vote de la loi Agec, il y a cinq ans, les éco-organismes sont devenus des acteurs clés de la filière sport et cycle. Pour rappel, les vêtements, sneakers et autres chaussures de running sont gérés par l’éco-organisme Re-fashion, les batteries de VAE, par Corepile ou Batribox, tandis que les vélos, les chaussures à crampons, le matériel de ski et tous les autres articles de sport et de loisirs entrent dans le périmètre d’Ecologic. « Nous sommes une société à but non lucratif agréée par l’Etat sur trois filières REP [responsabilité élargie du producteur, Ndlr], dont celle des articles sport loisirs (ASL). Notre mission est de mettre en œuvre les filières de prévention, de sensibilisation, de collecte et de recyclage de ces produits, avec aujourd’hui, un axe fort sur la réparation », explique Amélie Montoriol, directrice de la filière ASL.

L’éco-organisme a donc mis en place un dispositif de réparation des cycles et VAE (en concertation avec son confrère Ecosystem, pour certains produits électroniques), baptisé Bonus Répar. Le consommateur bénéficie ainsi d’un bonus d’un montant de 15€ ou 30€ pour faire réparer son ancien vélo chez un réparateur agréé. Ce bonus est financé par un fonds de réparation, alimenté lui-même par l’éco-contribution. « Nous comptons aujourd’hui près de 900 réparateurs agréés. C’est un bon démarrage. L’objectif étant d’atteindre 3 500 à 4 000 réparateurs d’ici trois ou quatre ans », indique Amélie Montoriol, qui souligne : « Le label est un gage concurrentiel pour le revendeur et un gage de qualité pour le grand public. »

La question du fonds réparation, qui s’élève aujourd’hui à près d’1 million d’euros, fait l’objet de discussions avec les professionnels du cycle, confrontés à un fort ralentissement du marché, afin d’ajuster le montant inscrit dans la loi Agec. « Nous travaillons avec les professionnels pour faire remonter le plaidoyer aux pouvoirs publics », assure la responsable. Si baisser le montant ne paraît pas envisageable, en revanche, décaler les objectifs dans le temps, « sans diminuer l’ambition », pourrait être une solution. « Nous avons constitué un fonds important avec lequel nous pouvons déjà mettre en place une vraie dynamique », fait remarquer Amélie Montoriol, qui rappelle que le fonds permet aussi de « financer une partie de la formation de technicien-vendeur cycle », afin de former de nouveaux réparateurs.

Ecologic, qui se positionne comme « l’éco-organisme de la mobilité », a conclu dernièrement un partenariat avec Batribox (ex-Screlec), pour gérer les batteries de VAE et trottinettes. Une filière volontaire de collecte et recyclage des batteries existait déjà, qui est devenue obligatoire depuis cet été. « Nous n’avions pas les compétences pour gérer les batteries, qui sont des déchets dangereux. Nous nous sommes donc rapprochés de Batribox, un partenaire de longue date, avec qui nous avons monté une société commune, baptisée Eco-Op », annonce Amélie Montoriol. Un rapprochement qui fait écho à la reprise récente de Corepile par l’organisme Ecosystem. « Il n’y a aucune velléité d’absorption de notre part, précise-t-elle. Il s’agit d’optimiser les frais de fonctionnement et de créer une synergie, comme la collecte unique, afin d’apporter un meilleur service à nos adhérents metteurs en marché ».

Un dispositif qui s’ajoute aux autres initiatives d’Ecologic pour la filière ASL, comme La Grande récup’ du sport, collecte nationale des vélos et articles de sport, mise en place avec l’USC, ou encore le concours d’innovation, qui récompensera les projets les plus créatifs en matière de recyclage, d’éco-conception ou encore de seconde main. //EG